A la longue canne

Historiquement

On a déjà vu ces scènes mythiques dans les vieux films: une baguette de bois fasait déjà l'affaire.

Les technologies ont ensuite évolué vers l'aluminium et le traitement des fines couches métalliques enroulées.

Mais les cannes étaient encore lourdes, courtes et au talon assez gros.

L'étape suivante est un grand bond en avant autant en termes de longueur que de poids, à savoir la fibre de verre. Mais pas toute seule car elle n'est pas assez rigide dans des proportions acceptables, on combinait donc un cœur de résine pour la solidité enveloppé de fibre de verre pour la rigidité et la légèreté (entendez-moi bien, on parlait à l'époque de cannes de 6 mètres de plus d'1 kilo)

Sont arrivés alors mais du Moyen-Orient les matériaux composites: graphite, carbone et kevlar. Leurs propriétés mécaniques sont différentes mais la source de matière est la même pour le graphite et le carbone. Le kevlar, lui, est un dérivé de polyamide.

Le graphite et le carbone allient légèreté, rigidité et des jonctions chimiques maîtrisées.

Le kevlar offre quant à lui, une énorme tenue à la déchirure de par les liaisons étroites entre ses molécules. Le kevlar est par exemple utilisé pour sa résistance à l'élasticité pour les gilets pare-balles. Ses fibres étant tellement denses qu'elles ne s'écartent les unes de autres que dans des conditions extrêmes.

Leur cohabitation se passent également très bien étant données les caractéristiques mécaniques fort proches. On découvre alors dans les années 90 des cannes extrêmement légères, longues et très fines, particulièrement les cannes Shakespeare qui, au lieu de tourner des mandrins en cœur de carbone tressés de carbone par le dessus , tresse l’extérieur avec du kevlar, parallèlement puis en X.

Malevé en a été le précurseur (suivi par des marques qu'on connaît bien en Belgique, France et Pays-Bas: Garbolino, Silstar, D.A.M, ...).

Le résultat, pour l'époque, est imbattable: j'ai l'honneur de posséder une Shakespeare The Master Palladium de 9.5m au scion, pour 475 grammes et un talon de 34 mm!! Je l'utilise toujours car je n'ai jamais trouvé mieux, elle est montée avec une scion en carbone plein et ma plus grosse carpe avec celle-ci pesait... 6 kilos.

Actuellement, le carbone est roi surtout parce que les techniques de construction ont permis de le rigidifier dans de très petites épaisseurs, on est aux alentours de 16 mètres en dépassant à peine le kilo cent.

Les technologies afférentes au carbone nous emmenaient il y a quelques années vers les nano-tubes de carbone mais, si ce ne sont quelques modèles de canne "nano-quelque chose", rien ne laisse à penser que ceux-ci soient le meilleur choix.

Parallèlement, les techniques abouties et apportées par la société Reglass semblent régner dans le monde di très long et léger.

Généralités

La pêche à la longue canne est de loin la plus pratiquée en Belgique et dans un certain nombres d'autres pays. C'est une pêche qui a eu ses lettres de noblesse dès les premiers essais par les pêcheurs.

Elle a certains avantages indéniables que d'autres techniques ont eu du mal à concurrencer:

  1. C'est une pêche fixe, et en tant que telle, elle est sensée favoriser la fixation et la fidélisation du poisson grâce à un amorçage adapté. Si c'est le cas et si le coup est correctement entretenu tout au long de la session de pêche, la théorie voudrait que le poisson reste sur place.
    En poussant plus loin dans ce concept, on peut même aller jusqu'à dire que le rappel peut provoquer une concurrence alimentaire dans les différentes espèces de poissons ou dans les différents gabarits d'une même espèce.
    Il n'est en effet pas rare de commencer à prendre des gardons et subitement d'accrocher un banc de brèmes. Tout comme il est courant de pouvoir sélectionner la taille des représentants d'une même espèce, preuve que le poisson est installé et qu'il se nourrit en strates ou en concurrence alimentaire.

  2. C'est une pêche fixe peut-être mais pas figée.

A partir d'un coup, on peut varier beaucoup de paramètres:

  1. Attraction: asticots, vers de terre, pâte, Mystic, mais aussi l'amorçage, le rappel, l'agrainage.

  2. La prospection: variation de la profondeur (le fond) et la zone géographique de la coulée

  3. Multi coups: à gauche, à droite, à la longue coulée, à bloquer, les bordures ou à de multiples distances. Les compétiteurs ont initié la préparation de plusieurs coups à la fois pour pouvoir alterner leur pêche pendant les manches.

  4. La présentation: l'étagement de la plombée permet de faire varier la vitesse de descente et la présentation plus ou moins naturelle de l'esche.

Dans ce domaine, il faut aussi parler du diamètre de la ligne et du bas de ligne pour optimiser la discrétion du montage.


Terminons ce chapitre à propos de la présentation par le choix du flotteur dépendant, lui aussi, de nombreux paramètres: le courant, le vent, la profondeur ainsi que, parfois, la technique de pêche; prenons par exemple les flotteurs effilés pour la pêche à la graine ou les flotteurs plats pour la pêche à bloquer dans les courants forts.

[ A SUIVRE ]